Dans un contexte où la transition écologique devient de plus en plus prioritaire, certaines villes françaises se démarquent par leur engagement en faveur du développement durable.
Qu'il s'agisse de la qualité de l'air, d’initiatives en matière de mobilité douce ou de la gestion des ressources naturelles, celles-ci montrent l'exemple en adoptant des pratiques respectueuses de l'environnement.
Découvrez le top 10 des villes les plus écologiques de France, qui allient qualité de vie et innovation verte !
Qu'est-ce qu'une ville écologique ?
Les agglomérations mondiales seraient aujourd’hui responsables de 70% des émissions de gaz à effet de serre (GES), selon le rapport Thriving : Making Cities Green, Resilient and Inclusive in a Changing Climate, publié par Megha Mukim et Mark Roberts en 2023.
Un chiffre qui amène forcément des interrogations, surtout lorsqu’on sait que selon l’ONU, près de 68% de la population mondiale vivra en zone urbaine à l’horizon 2050.
L’urbanisation des espaces liées à l’habitation des villes a de graves conséquences sur l’environnement, mais aussi sur la santé humaine :
- la réduction des espaces naturels au profit d’habitations et d’espaces artificiels, ce qui entraîne la dégradation des sols
- une menace pour la biodiversité
- la formation d’îlots de chaleurs
- une augmentation de la pollution de l’air
À l’heure de l’écoanxiété, et afin de contrer ces différentes problématiques, une ville écologique (également appelée ville durable, ville verte ou ville écoresponsable) reprend les trois piliers du développement durable.
Elle cherche ainsi à minimiser son empreinte écologique, tout en limitant les impacts du dérèglement climatique sur sa population, et en garantissant une croissance verte pérenne. Elle s’appuie pour cela sur une consommation raisonnée des espaces et des ressources.
Comme le résume un article de Géoconfluences, il s’agit idéalement d’un modèle « économiquement viable, socialement vivable et respectueux de l’environnement. »
L’info juridique : en France, le concept d’urbanisme durable trouve son origine dans la loi Grenelle 2, promulguée en 2010.
Quel est l'impact d'une ville durable sur l'environnement ?
L'impact d'une ville durable sur l'environnement est significatif et largement positif.
Elle contribue tout d’abord à la réduction de la pollution de l'air, grâce à des transports moins polluants et une gestion énergétique optimisée.
Les espaces verts, tels que les parcs et les jardins urbains, jouent aussi un rôle essentiel en absorbant le dioxyde de carbone et en améliorant la qualité de l'air. De plus, une ville écologique encourage la biodiversité en intégrant la nature dans son aménagement urbain, ce qui aide à préserver les écosystèmes locaux.
Ensuite, une gestion efficace des déchets et l'encouragement au recyclage permettent de réduire la quantité envoyée en décharge, limitant ainsi les nuisances environnementales.
Enfin, en privilégiant l'usage des énergies renouvelables comme le solaire ou l'éolien, ces villes diminuent leur dépendance aux énergies fossiles, réduisant ainsi leur empreinte carbone et participant activement à la lutte contre le changement climatique.
Quels sont les critères de classement des villes les plus écologiques ?
Le classement des villes les plus écologiques repose sur plusieurs critères clés.
Les critères généraux
Parmi eux, on trouve la qualité de l'air, évaluée en fonction du taux de pollution atmosphérique et de la fréquence des pics de pollution.
La gestion des déchets est également cruciale, avec un accent sur le taux de recyclage, la réduction des déchets et la gestion des décharges.
La mobilité est un autre facteur déterminant : la part des déplacements effectués à pied, à vélo ou en transports en commun est un indicateur important de la durabilité d'une ville.
L'efficacité énergétique joue aussi un rôle, notamment à travers l’utilisation des énergies renouvelables et la performance des bâtiments en termes d'isolation et de consommation énergétique.
La biodiversité et la gestion des espaces verts sont également pris en compte, tout comme l’engagement citoyen dans les démarches écologiques.
Les labels et certifications
Différents labels et certifications permettent ensuite d’évaluer et de valoriser les efforts des villes en matière de développement durable.
- Créé en 2012, le label Ecoquartier encourage les villes à réaliser des opérations d’aménagement plus écologiques. Il permet d’accompagner les projets depuis leur conception jusqu’à trois ans après leur achèvement, et se compose de quatre étapes : l’éco-quartier en projet, l’écoquartier en chartier, l’écoquartier livré et l’écoquartier confirmé. Entreprises privées, aménageurs, collectivités locales, collectifs citoyens… Le label concerne tous les types de structures et de projets (renouvellement urbain, rénovation de quartiers prioritaires, etc.).
- La démarche ÉcoCité encourage le développement de programmes locaux d’innovation. Animée par la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN), cette démarche volontaire vise à rendre les territoires urbains plus attractifs, tout en soutenant les efforts réalisés par les villes en faveur de l’environnement.
- Le label Climat-Air-Énergie, supervisé par l’ADEME, reconnaît l’efficacité de la politique en faveur du climat, sur une échelle allant de 1 à 5 étoiles pour la ville concernée
- Fondé par le Cerema et l’institut Efficacity, le label Ville Durable et Innovante (VDI) associe les concepts de ville durable et de “smart city” (ville intelligente). Véritable référentiel européen pour le secteur, il s’inscrit dans les objectifs de développement durable (ODD) formulés par l’ONU dans la norme ISO37101, ainsi que dans le RFSC (Reference Framework for Sustainable Cities).
- Créé par le réseau France Congrès et Événements, le label Destination Innovante Durable récompense les villes s’impliquant pour un tourisme durable. Celles-ci protègent leur patrimoine local et favorisent la consommation responsable.
Quels sont les avantages d'une ville écologique ?
Une approche écologique dans la gestion urbaine apporte de nombreux bénéfices, à la fois pour les habitants et pour la commune elle-même.
En effet, une ville durable ne se contente pas de réduire son impact environnemental : elle crée aussi un cadre de vie plus sain, agréable et résilient.
Pour les habitants
Le fait de vivre dans une ville durable offre de nombreux avantages à ses habitants.
Tout d'abord, leur qualité de vie se trouve nettement améliorée grâce à un air plus pur et à un environnement plus sain. Les espaces verts, parcs et jardins urbains leur permettent quant à eux de se détendre, de pratiquer des activités physiques en plein air ou de créer des liens sociaux.
La réduction de la pollution sonore et atmosphérique, combinée à une mobilité plus douce, contribue aussi à une meilleure santé physique et mentale.
Le développement de l’écomobilité facilite également les déplacements entre les différents quartiers, alors que les habitants se tournent vers le vélo ou les transports en commun, réalisant par la même occasion des économies sur leur budget global.
De plus, les différentes initiatives écologiques encouragent un nouveau mode de vie au quotidien, en favorisant le tri des déchets, l'utilisation des énergies renouvelables et la consommation de produits locaux. Les factures sont donc moins élevées, quand l’assiette n’en devient que meilleure !
Enfin, les villes durables garantissent une meilleure protection contre les aléas naturels, notamment les épisodes de sécheresse ou les vagues de froid.
Pour la commune
En se dotant d'infrastructures durables, une ville réduit ses coûts énergétiques et optimise la gestion de ses ressources naturelles.
Cela peut se traduire par des économies significatives sur le long terme, tout en renforçant son attractivité auprès des investisseurs et des touristes. Les projets d’aménagement urbain écologiques attirent souvent de nouveaux résidents à la recherche d’un cadre de vie agréable et respectueux de l’environnement.
La collectivité privilégie ici le recours à une économie circulaire et aux circuits locaux, ce qui permet aux entreprises de se développer.
En outre, une ville écologique se distingue par son engagement à long terme pour l'avenir, ce qui peut lui permettre de décrocher des subventions et des financements destinés aux projets de développement durable. Les labels et certifications obtenus renforcent la réputation de la commune, faisant d’elle un exemple à suivre.
Enfin, une ville écologique favorise une gouvernance participative, impliquant les citoyens dans les décisions, ce qui renforce le sentiment d’appartenance et la cohésion sociale au sein de la communauté.
Les villes les plus vertes de France
La France compte plusieurs villes qui se distinguent par leurs initiatives en matière de développement durable.
Qu'il s'agisse de mobilité douce, de gestion des espaces verts ou de réduction des émissions de CO2, ces villes ont su intégrer l'écologie au cœur de leur urbanisme.
1. Grenoble
Élue Capitale Verte Européenne en 2022 (un titre attribué aux agglomérations de plus de 100 000 habitants engagées pour la transition sociale et environnementale), Grenoble est une pionnière en matière d’écologie urbaine.
Elle a ainsi instauré diverses initiatives au fil des dernières années, comme un centre-ville entièrement piéton, un réseau Chronovélo, une rénovation thermique de ses bâtiments ou l’instauration d’une Zone à Faibles Émissions pour les véhicules.
2. Nantes
Répondant également au surnom de « la ville aux 100 jardins », Nantes est reconnue pour ses nombreuses initiatives en faveur du développement durable. Elle a été la première ville française à obtenir le titre de Capitale verte de l'Europe en 2013.
Son projet phare ? L’aménagement de l’Étoile verte, qui offre une promenade de 42km en bord de Loire.
3. Dijon
Dijon mise sur une transition écologique intelligente, avec un réseau de transport en commun performant, des projets d’écoquartiers et une attention particulière portée à la biodiversité urbaine.
La ville est également pionnière dans la gestion connectée et durable de ses infrastructures.
4. Strasbourg
Strasbourg s’est lancé un défi : devenir la « capitale verte de l’Europe ».
Pour cela, la ville a conçu le plan « Strasbourg, grandeur nature », en sollicitant l’avis de ses habitants. L’objectif ? Améliorer la qualité de vie en s’appuyant sur les bienfaits de la végétalisation urbaine, et faire du vert un véritable levier pour l’attractivité de son territoire.
5. Rennes
Rennes est connue pour offrir une belle qualité de vie à ses habitants, mais également par son fort caractère arboré : 37m2 par habitant d’après la start-up Kermap, un chiffre plus élevé que la moyenne nationale.
La ville se caractérise aussi par une gestion optimisée des ressources et une forte implication dans la mobilité durable.
Elle s’engage enfin dans des projets d’agriculture urbaine et de végétalisation des espaces publics.
6. Lille
Lille a su transformer son image en une ville verte et dynamique.
Avec des projets comme Euralille et la réhabilitation écologique de quartiers anciens, elle montre son engagement en faveur d’un développement urbain durable et inclusif.
7. Bordeaux
Bordeaux allie modernité et respect de l’environnement.
La ville a largement investi dans les transports en commun et dans la rénovation énergétique de ses bâtiments, tout en mettant en avant la protection de la biodiversité.
8. Angers
En 2023, Angers décrochait la première place sur le podium des villes du classement effectué par l’Observatoire des Villes Vertes.
La ville se distingue en effet par son engagement pour la nature en ville.
Elle possède ainsi le nombre de mètres carrés d’espaces verts le plus important en France (14% de sa surface !), tous entretenus sans produits phytosanitaires. Elle comptabilise par ailleurs plus de 400 mini-jardins et projets de végétalisation des lieux publics. 5% du budget de la commune est également alloué au vert.
9. Metz
Metz se distingue en incluant fortement les citoyens dans ses politiques vertes, à travers diverses manifestations culturelles : « L'Art dans les jardins », « Jard'in Metz », « Constellations de Metz »...
Elle fut aussi la première ville à proposer un budget participatif « écocitoyen » dédié aux espaces verts.
10. Lyon
Élue capitale française de la biodiversité en 2019, Lyon combine développement économique et respect de l’environnement.
La ville met en avant les écoquartiers, la mobilité douce, ainsi qu’une politique énergétique ambitieuse, avec des objectifs clairs pour devenir neutre en carbone à l’horizon 2030.
Le cas de Paris
Paris s’est engagée depuis plusieurs années à devenir une ville écologique.
Mise en place de zones à faibles émissions, développement de pistes cyclables, installation de toits végétalisés ou de jardins partagés, campagnes de sensibilisation…
L’indice Arcadis des villes durables de 2024 la place cependant au 19ᵉ rang mondial sur son pilier “Planet (pollution de l'air, eau potable et assainissement, consommation d'énergie et part des énergies renouvelables dans le mix énergétique, résilience face aux catastrophes naturelles, espaces verts, émissions de gaz à effet de serre, politiques publiques, transports durables et gestion des déchets).
Comment une ville peut-elle devenir plus verte ?
La conception d’un projet de ville écologique doit avant tout faire l’objet d’un dialogue entre les instances locales et la population.
Ces derniers peuvent ensuite agir sur plusieurs leviers essentiels pour transformer une agglomération en un territoire durable : transports, architecture, consommation d’énergie…
Mettre en avant la création et la rénovation d'espaces verts
Si nature et urbanisation ne semblent pas s’accorder au premier abord, force est de constater que les villes durables tendent à démentir cette contradiction.
La création et la rénovation d'espaces verts incarnent ainsi des actions fondamentales pour rendre une ville plus écologique.
En augmentant son nombre de parcs et de jardins, mais aussi de trottoirs et de toitures végétalisés, une ville favorise la biodiversité, améliore la qualité de l'air, et offre à ses habitants des lieux de détente et de loisirs en pleine nature.
De plus, les espaces verts contribuent à réguler les températures en milieu urbain, créant des zones de fraîcheur pendant les vagues de chaleur.
En intégrant des arbres, des plantes indigènes et des infrastructures écologiques comme des bassins de rétention d’eau, ces espaces peuvent aussi jouer un rôle crucial dans la gestion des eaux pluviales et la prévention des inondations.
L’agriculture urbaine peut enfin devenir un levier au service de la biodiversité. Des potagers sont installés dans des friches ou sur les toits, qui attirent à leur tour des auxiliaires naturels précieux. L’installation de ruchers contribue quant à elle à la pollinisation des fleurs et des plantes, et permet l’épanouissement d’une flore et d’une faune variées.
Bon à savoir : le plan local d’urbanisme peut imposer une superficie minimale d’espaces verts de pleine terre à préserver sur chaque parcelle.
Soutenir la transition énergétique
En France, les émissions de gaz à effet de serre proviennent notamment des bâtiments mal isolés : leurs occupants présentent une consommation d’électricité et de gaz élevée en raison d’une importante déperdition thermique.
La rénovation énergétique des bâtiments se révèle donc essentielle pour accélérer la transformation de nos villes en modèles plus durables.
Les villes doivent ici réhabiliter les bâtiments publics, et les logements dont elles ont la charge, en recourant aux énergies renouvelables. Elles peuvent aussi accompagner les particuliers dans leurs projets de rénovation énergétique.
Pour y parvenir, les collectivités locales peuvent instaurer des aides financières pour l’achat d’équipements écologiques issus de la greentech (pompe à chaleur, chauffe-eau thermodynamique, panneaux solaires, etc.)
Par ailleurs, la promotion de la mobilité douce et des transports en commun permet de réduire la dépendance aux énergies fossiles, diminuant ainsi les émissions de gaz à effet de serre.
Contrôler la production et le tri des déchets
La gestion des déchets reste enfin un enjeu central pour une ville plus verte.
En contrôlant mieux la production de déchets, par exemple en encourageant la réduction à la source et la réutilisation, une ville peut significativement diminuer la quantité de déchets envoyés en décharge.
La mise en place de programmes de tri sélectif performants et de compostage permet également de valoriser les déchets organiques. De plus, les initiatives de sensibilisation des habitants au tri et à la réduction des déchets jouent un rôle clé pour assurer la réussite de ces politiques.
La collecte en point d'apport volontaire et en déchetterie permet un tri sélectif de qualité, qui nécessite cependant un maillage fin du territoire concernant ces structures dédiées.
Une ville plus écologique doit aussi promouvoir de nouvelles initiatives autour du recyclage et du surcyclage.
L’ouverture de recycleries augmente quant à elle la durée de vie des objets du quotidien, tout en réduisant la masse de déchets et en soulageant la pression génétale sur les écosystèmes.
La conception d’une ville verte repose donc sur de nombreux critères.
Si l’écologie reste au coeur de ce projet, elle se combine à des enjeux sociaux, économiques, techniques et culturels.
Mobilité douce et bas carbone, sobriété énergétique, végétalisation des espaces, gestion raisonnée des déchets, éco-construction des bâtiments, planification urbaine pensée sur le long terme…
De nombreuses villes françaises s’engagent activement dans la transition écologique, en prenant des mesures concrètes pour réduire leur empreinte environnementale et améliorer la qualité de vie de leurs habitants.
La route est encore longue, mais chaque action compte pour construire des villes plus vertes et plus vivables pour les générations futures.
Visuel de couverture : photo de Victor sur Unsplash.