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C'est quoi le cuir vegan ? Tout savoir sur la matière dont tout le monde parle !

AU SOMMAIRE 👇 :
Cet article explore les différentes alternatives au cuir, en mettant en lumière les types de cuir vegan, les défis liés à leur durabilité, ainsi que les options éthiques disponibles pour une mode plus respectueuse de l'environnement et des animaux.

Le cuir vegan s’impose aujourd’hui comme une alternative de choix face au cuir traditionnel, répondant à une demande croissante pour des produits plus éthiques et durables.

Bien que cette expression puisse paraître contradictoire (et c’est bien le cas, nous verrons pourquoi dans cet article !), derrière elle se cache pourtant une matière fascinante aux multiples facettes.

Que signifie vraiment le cuir vegan ? Quels sont ses avantages et ses limites ? Explorons ensemble les secrets de cette matière innovante qui séduit de plus en plus de consommateurs, et transforme l’industrie de la mode.

Le cuir végan : définition

Si le cuir traditionnel est fabriqué à partir d’une peau animale (ovins, caprins, cervidés, porcins, reptiles, poissons, etc.), le cuir vegan l’imite à partir de matériaux synthétiques ou végétaux.

Son objectif principal est de réduire la dépendance à l'industrie animale, tout en minimisant l'impact écologique associé à la production de cuir traditionnel.

Comme l’explique la blogueuse Iznowgood, “d’un point de vue environnemental, plus de 250 produits chimiques sont nécessaires pour traiter les peaux, dont certains hautement toxiques (chrome VI, formaldéhyde, mercure, cyanure ou arsenic). En 2016, l’ONG Pure Earth a établi un rapport plaçant les tanneries en quatrième position dans son top 10 des industries les plus toxiques au monde [...] À cette pollution chimique s’ajoute celles directement liées à l’élevage : pollution aux nitrates, rejet de méthane, déforestation massive pour la création d’immenses exploitations de soja destinées à l’alimentation animale (80 % de la forêt amazonienne aujourd’hui abattue l’est pour l’industrie de la viande et du cuir selon un rapport Greenpeace), importantes quantités d’eau et de denrées alimentaires, etc.”

En théorie, le cuir vegan offre donc une solution qui respecte les droits des animaux, et diminue l'empreinte carbone liée aux méthodes de tannage des cuirs conventionnels.

La réglementation autour du cuir végan

La réglementation autour du cuir végan est en pleine évolution, en réponse à l'augmentation de la demande pour des alternatives plus respectueuses de l'environnement et des animaux.

S’il n’existe pas de législation universelle, différents labels peuvent déjà vous aider à reconnaître les vêtements et accessoires fabriqués en cuir végan :

- Vegan Trademark : actif depuis 1990, ce label international de référence garantit la non-utilisation de produits d’origine animale, en contrôlant les matières, les processus de fabrication et même les emballages

- Peta-Approved Vegan

- Expertise Vegan Europe

logo vegan trademark
[Source]

Le cuir végan : une dénomination inexacte

Le terme cuir possède une définition encadrée et protégée par la législation française, plus précisément par l’article 2 du décret n°2010-29 du 8 janvier 2020 portant application de l’article L.214-1 du Code de la Consommation : "l’utilisation du mot cuir […] est interdite dans la désignation de toute autre matière que celle obtenue de la peau animale au moyen d’un tannage ou d’une imprégnation conservant la forme naturelle des fibres de la peau."

L’expression « cuir vegan » est donc incorrecte.

C’est d’ailleurs ce qu’explique la marque Minuit sur Terre en revenant sur cette définition :

« Chez Minuit sur Terre, nous n’utilisons donc jamais ce terme pour désigner les matières écoresponsables que nous utilisons pour fabriquer nos chaussures vegan, bien qu’il s’agisse d’alternatives au cuir et aux matières d’origine animale en règle générale. Les mêmes questions ont été soulevées pour d’autres alternatives aux produits animaux, notamment dans le domaine alimentaire avec les “laits végétaux” et ou les “burgers vegan”. Ces débats sont liés à la transparence nécessaire envers les consommateurs, qui ne doivent pas être induits en erreur, et à la réputation et à la tradition autour des produits animaux dans nos sociétés. »

Par ailleurs, attention à ne pas confondre « cuir vegan » et « cuir végétal » ! Ce dernier désigne un cuir animal, tanné à partir d’extraits de plantes, pour traiter et conserver la peau. Il est donc plus correct d'employer l'expression "cuir à tannage végétal".

Les différents types de cuir végan

Il existe une multitude de textiles végétaliens qui imitent le cuir, chacun présentant des propriétés et des qualités qui lui sont propres : tour d’horizon des principaux cuirs vegan actuellement disponibles sur le marché.

Le cuir de raisin

Originaire d’Italie, il est fabriqué à partir de résidus de raisin (peaux, tiges ou pépins issus de l’industrie viticole). Le marc de raisin ainsi obtenu est séché avant d’être réduit en poudre, puis mélangé à l’huile végétale et du polyuréthane (PU) à base d’eau. Cette matière valorise donc les sous-produits agricoles en réduisant les déchets.

La marque de sneakers MoEa rapporte les données suivantes sur son site : « Avec FAIRLY MADE®, la première solution française de traçabilité et de mesure d'impact pour les marques de mode, nous réalisons des ACVs pour calculer l'impact de nos bio-matières et de nos sneakers. En moyenne, la production d'une bio-matière émet 2,93 kg de CO2 par m2, ce qui est nettement inférieur au cuir dont la production émet 61 kg de CO2 par m². Ainsi, la production de nos bio-matières émet 95% moins de carbone que celle du cuir. À quantité égale, les bio-matières consomment aussi 85% d'énergie en moins que le cuir. »

Le cuir d'ananas

Également appelé Piñatex, cette matière est constituée des déchets de fruits (feuilles et parties non comestibles). Souple et robuste, elle s’adapte à des utilisations variées, et présente un aspect « froissé » qui rappelle celui du cuir animal.

Son utilisation par les marques européennes engagées reste cependant limitée du fait de son origine exotique, qui crée un paradoxe en termes de promesse éco-responsable. Il est également recouvert d’une fiche couche de PU, ce qui l’empêche d’être 100% biodégradable.

Le Piñatex (ou matière végétale fabriquée à base d’ananas) a été développé par Carmen Hijosa qui a d’ailleurs reçu le Cartier Women’s Innitiative Awards pour cette découverte.

Le cuir de pomme

Celui-ci est fabriqué à partir de résidus de pommes.

L’apple skin est aussi d’origine italienne, et largement apprécié pour sa texture aussi résistante qu’imperméable. Les pommes présentent ensuite l’avantage certain de pouvoir être cultivées toute l’année, et surtout presque partout en France (donc au plus près des consommateurs).

Le cuir de champignon

Étoile montante du secteur, ce matériau provient principalement du mycélium, la structure racinaire ou appareil végétatif des champignons. Ce dernierpeut être cultivé dans des conditions contrôlées, où il se développe en un réseau dense de filaments. En ajustant les conditions de croissance, comme l'humidité et la température, il est ensuite possible d'obtenir une matière flexible et résistante qui imite les propriétés du cuir animal.

Son aspect est proche du daim, avec un agréable touché velouté.

De grands noms comme Stella McCartney, pour son sac à main Frayme Mylo (en photo ci-dessous), ou Hermès ont déjà utilisé le cuir de mycélium lors de collections récentes.

sac à main luxe cuir champignon
[Source]

Le cuir de coco

Développé par l’entreprise indienne Malai depuis 2018, il se compose d’eau de coco usagée, de fibres de chanvre, de sisal et de bananes.

Le cuir de liège

100 % naturel, le liège se développe de plus en plus comme alternative au cuir traditionnel. La récolte sur le chêne s’effectue tous les 10 ans à la main, avec un décorticage sans abattement, ce qui permet à l’arbre de profiter d’une régénération continue. En bonus : le liège participe à l’absorption du CO2, ainsi qu’à la préservation de la biodiversité !

Le cuir de liège est apprécié pour son aspect unique et sa capacité à être recyclé.

Il est aussi connu pour être résistant, élastique, léger et compressible. Cerise sur le gâteau, il est hypoallergénique.

Le cuir de polyuréthane (PU)

Plus connu sous le nom de faux cuir, simili-cuir ou skaï, il incarne une alternative synthétique au cuir traditionnel.

Il se compose d’un mélange de différents produits chimiques artificiels, ce qui en fait une option accessible et à moindre coût pour les marques. 

Issu du pétrole, le PU présente cependant des défis complexes : en d’autres termes, puisqu’il ne se dégrade pas et ne se décompose pas, il est donc très difficile à recycler et finit le plus souvent incinéré.

Le cuir de microfibre

Il est fabriqué à partir de fibres synthétiques extrêmement fines, généralement en polyester, qui sont tissées et traitées pour imiter l'apparence et la texture du cuir véritable.

Ce matériau est durable et résistant à l'eau, mais soulève d’évidentes préoccupations en matière de durabilité et de recyclabilité.

Le cuir de papier

Le cuir de papier s’obtient grâce aux fibres de papier recyclé, souvent mélangées avec des résines ou du latex pour créer un matériau flexible et durable.

Ce type de cuir vegan est apprécié pour son aspect unique.

Sachez enfin que la liste ne s’arrête pas ici : il existe aujourd’hui du cuir à base de céréales, de bananes, de mangues, d’algues, d’eucalyptus, de cactus ou de kombucha…

Les baskets éco-responsables de la marque Minuit sur Terre combinent plusieurs types de cuir vegan. [Source]

Quelles sont les limites d'un cuir végan ?

Bien qu’il représente une alternative résolument éthique au cuir traditionnel, le cuir vegan présente plusieurs limites.

Certains matériaux, en particulier ceux fabriqués à partir de polyuréthane ou de vinyle, sont ainsi produits à partir de plastiques dérivés du pétrole. Leurs processus de fabrication impliquent des produits chimiques qui peuvent être nocifs pour l'environnement et pour la santé des travailleurs.

Les méthodes de production de ces matières synthétiques ne sont pas toujours transparentes, ce qui peut poser des questions sur la durabilité éthique de certains produits. Ils dépendent en outre de ressources non renouvelables.

Selon Jean-François Ménard, analyste au Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG), “il existe plusieurs types de cuir, comme d’ailleurs de polyuréthane. Le premier est issu de ressources renouvelables [peaux animales], contrairement au second [hydrocarbures fossiles]. Différentes émissions toxiques sont générées lors de leur production. Il est surtout important de tenir compte de leurs contextes d’utilisation, notamment de leur durée de vie.”

Par ailleurs, les différents cuirs vegan connaissent des variations considérables en termes de durabilité et de qualité. Certains produits peuvent s'user plus rapidement que le cuir traditionnel. Cela peut conduire à une durée de vie plus courte pour les articles fabriqués avec ces matières, entraînant potentiellement une consommation accrue.

Comment faire la différence entre un cuir végan et un cuir animal ?

Il existe plusieurs méthodes pour vous aider à identifier la nature d’un cuir.

  • L’inspection visuelle : le cuir animal présentes souvent des irrégularités naturelles, comme des pores ou des imperfections, qui sont difficiles à reproduire exactement avec des matériaux synthétiques
  • Le toucher : le cuir animal est généralement plus souple et développe une patine unique avec le temps. Le cuir vegan peut avoir une texture plus uniforme mais parfois moins souple, en particulier les alternatives synthétiques de moindre qualité
  • Un test de chaleur : le fait de chauffer légèrement une petite zone de l'article avec une source de chaleur douce (comme une cuillère chaude) conduit les matériaux synthétiques à dégager une odeur chimique ou à fondre légèrement, alors que le cuir animal ne réagit pas de cette manière
  • La lecture des étiquettes : les articles fabriqués à partir de cuir animal sont souvent étiquetés comme tels, tandis que les cuirs vegans sont généralement clairement marqués comme étant d'origine non animale

Le cuir végan est-il plus écologique ?

La durabilité d’un produit ou d'une matière textile éco-responsable est une notion multidimensionnelle qui associe divers facteurs : le matériau, la qualité de sa fabrication, les conditions de sa production, son utilisation et sa fin de vie.

  • Matériaux naturels : les cuirs vegans fabriqués à partir de matériaux naturels comme le champignon, le liège ou les résidus de fruits tendent à être plus écologiques. Ces matériaux utilisent des ressources renouvelables et peuvent être biodégradables.
  • Matériaux synthétiques : les cuirs vegans fabriqués à partir de plastiques dérivés du pétrole, comme le PU et le vinyle, peuvent avoir un impact environnemental important. Leur production implique des ressources non renouvelables et des produits chimiques, quand leur dégradation peut libérer des microplastiques dans l'environnement. Ils sont également difficilement recyclables et revalorisables.

Dans la première catégorie, chaque cuir vegan se mesure ensuite différemment sur l’échelle de la durabilité : pour un acheteur français, un cuir de liège sera plus durable qu’un cuir d’ananas, puisque sa production ne nécessite pas autant de ressources, et ne vient pas d’un pays éloigné.

Vegan ne veut donc pas toujours dire sans aucun impact carbone, même s’il reste évident que l’absence d’élevage intensif rend les cuirs vegans plus écologiques. 

L'écoconception, la résistance à l'usure et la facilité d'entretien sont ainsi des critères essentiels à prendre en compte lors de la création d’un vêtement ou de tout autre pièce en cuir végétal. La durabilité du cuir vegan dépend aussi de l'utilisation et de l'entretien du produit par le consommateur.

La durabilité concerne enfin l’impact du produit sur l'environnement tout au long de son cycle de vie. Des pratiques de fabrication respectueuses de l'environnement, comme la réduction du gaspillage de l'eau ou une gestion responsable des emballages incarnent des aspects cruciaux pour évaluer la durabilité globale d'un produit en cuir vegan.

Pourquoi l'appellation de "cuir vegan" divise ? 

L'appellation "cuir vegan" divise pour plusieurs raisons. En dehors de sa nette ambiguïté déjà évoquée, cette terminologie englobe donc une large gamme de matériaux, avec des impacts environnementaux et éthiques très différents. Cette diversité peut rendre difficile l'évaluation des véritables avantages écologiques des produits.

Certains critiques soulignent aussi le fait que certaines options de cuir vegan, comme le PU, sont à peine meilleures pour l'environnement que le cuir animal en raison de leur origine pétrochimique et de leur faible biodégradabilité.

Enfin, le manque de normes uniformes et de régulations spécifiques pour le cuir vegan peut entraîner des incohérences dans l'étiquetage et la qualité des produits, créant ainsi des désaccords sur la définition et la valeur réelle de "cuir vegan."

De belles alternatives au cuir existent

Dans une visée de mode éthique, nous vous présentons enfin quelques alternatives au cuir en général, qu'il soit vegan ou non, et qui se concentrent sur la durabilité et la responsabilité environnementale : autrement dit, sans matières plastiques !

  • Le coton biologique : cultivé sans l'utilisation de pesticides ni d'engrais chimiques, il incarne une option plus écologique que le coton conventionnel. Sa production respecte les sols et les écosystèmes locaux, et il est souvent utilisé pour fabriquer des sacs, des chaussures ou d'autres accessoires.
  • Le chanvre : cette plante durable nécessite peu d'eau et de pesticides pour sa culture. Il est robuste et naturellement anti-microbien, ce qui en fait un excellent matériau pour les sacs, les vêtements et les chaussures. De plus, le chanvre est biodégradable et se régénère rapidement.
  • Le bambou : ce végétal à croissance rapide peut se régénérer sans être replanté. Les tissus fabriqués à partir de bambou sont souvent doux, respirants et durables.
  • Le jute : fibre naturelle dérivée d'une plante de l'Asie du Sud-Est, le jute est biodégradable, résistant et nécessite peu d'eau et de produits chimiques pour sa culture. Il est principalement utilisé pour les sacs, les tapis et les accessoires écologiques.
  • La laine : cette fibre naturelle provenant des moutons reste renouvelable chaque année. Bien que la production de laine nécessite une gestion éthique des animaux, la laine est durable, biodégradable et a des propriétés thermorégulatrices. Il est important de choisir des produits de laine certifiés par des standards éthiques comme la Woolmark ou les certifications de bien-être animal.
  • Le Tencel/Lyocell : il s’agit d’une fibre fabriquée à partir de pulpe de bois d'eucalyptus, de hêtre ou de pin, traitée dans un processus de production fermé qui recycle l'eau et les produits chimiques. Cela donne un tissu doux, respirant, à l’impact environnemental réduit (contrairement à celui d’autres fibres)

Certaines marques prennent enfin le parti de concevoir entièrement leurs produits à partir de matières recyclées.

Le Seaqual, constitué de polyester recyclé à 100 %, provient ainsi à 10 % de déchets des océans (filets de pêche, bouteilles en plastique récupérées dans les océans, etc.).

Il s’agit en outre d’un matériau labellisé GRS, soit composé d’un minimum de 50 % de fibres recyclées, et fabriqué selon un cahier des charges précis concernant les conditions sociales et environnementales tout au long de sa chaîne de production.

Le cuir vegan, bien qu'il présente des avantages indéniables en termes d'éthique et de bien-être animal, n'est donc pas exempt de défis, notamment en matière de durabilité et d'impact environnemental.

Alors que le débat sur cette nouvelle matière se poursuit, il est aujourd’hui essentiel pour les consommateurs de faire des choix éclairés en fonction de leurs valeurs et de leur souci pour l'environnement.

Le fait d’opter pour des produits fabriqués à partir de matériaux durables, transparents et respectueux de la planète permet de soutenir une mode plus consciente et responsable, surtout à l'heure de la fast-fashion.

Visuel de couverture : photo de Ivars Krutainis sur Unsplash.

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