Le bilan carbone, vous en avez sûrement entendu parler, mais savez-vous vraiment pourquoi il est essentiel pour votre entreprise ?
Face à l'urgence climatique, mesurer et comprendre les émissions de gaz à effet de serre générées par votre activité est un premier pas essentiel vers une stratégie durable.
Mais qu'est-ce qu'un bilan carbone ? Quels sont ses enjeux ? Comment le réaliser ? Dans ce guide destiné aux entreprises françaises qui veulent faire la différence, nous vous dévoilons tout ce que vous devez savoir sur ce sujet.
Qu’est-ce qu’un bilan carbone ?
Selon le lexique du site Novethic, “le bilan carbone est une méthode mise au point par l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) pour comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une entreprise, d’un produit ou d’un individu.”
En d'autres termes, cette opération permet de quantifier l'empreinte carbone de vos actions : transport, consommation d' énergie, fabrication de produits, utilisation des matières premières, etc.
Ce diagnostic environnemental repose sur une méthode standardisée qui identifie, calcule et classe les sources d’émissions directes (celles provenant de vos activités propres) et indirectes (liées à vos fournisseurs ou aux produits que vous fabriquez).
Importance du bilan carbone pour les entreprises
Le bilan carbone vous permet tout d’abord de vous aligner sur les enjeux actuels de la lutte contre le changement climatique. De plus en plus de consommateurs et de partenaires privilégient les entreprises engagées dans une démarche écologique : le fait de réaliser un bilan carbone, puis de prendre des mesures adaptées en conséquence entre pleinement dans une démarche CSR ou RSE.
De la même façon, en tant qu'entreprise, vous avez évidemment votre rôle à jouer dans la transition écologique. En mesurant votre empreinte carbone, vous contribuez activement à la réduction des émissions globales, tout en participant à l’effort collectif pour limiter le réchauffement climatique.
Important : selon le site du Ministère de l’Économie, la loi Grenelle II a introduit en 2010 l’obligation de réaliser un bilan carbone à échéances définies pour :
- les personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés (et 250 en outre-mer)
- les collectivités de plus de 50 000 habitants
- les établissements publics de plus de 250 agents
- les services de l’État
Depuis 2016, il est également obligatoire de déposer ce dernier sur la plateforme gérée par l’ADEME, tandis qu’un contrôle doit être réalisé par les DREAL (Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement), sous l’autorité du préfet.
Depuis le 1ᵉʳ janvier 2023 et le décret nº2022-982 de juillet 2022, la réalisation d’un BEGES (Bilan GES) complet est aussi obligatoire pour les entreprises comptant plus de 50 salariés, et qui bénéficient du Plan France Relance.
Enfin, à partir de 2025, suite à la Corporate Sustainability Directive (CSRD) entrée en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2024, toutes les entreprises de plus de 250 salariés et les PME cotées en bourse seront, elles aussi, tenues de réaliser un bilan carbone.
Histoire et évolution du bilan de carbone
Le concept de bilan carbone n’est pas nouveau.
Il a émergé dans les années 1990, dans un contexte où la prise de conscience des effets dévastateurs des GES sur le climat s’amplifiait peu à peu, et avant que le Protocole de Kyoto ne marque un tournant décisif en 1997. Ce traité international visait en effet à réduire les émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés, tout en encourageant les premières démarches de comptabilisation carbone à grande échelle.
En France, c’est donc en 2004 que l’ADEME a développé sa propre méthodologie pour calculer les émissions de GES, baptisée "Bilan Carbone®", à partir de l’outil créé par l’ingénieur Jean-Marc Jancovici. En 2024, il est accessible sous le nom de Base Empreinte ®, et continue d’évoluer.
Par ailleurs, le bilan carbone ne se limite plus aux grandes entreprises ou aux industries. Il s’est aujourd’hui démocratisé et est désormais ouvert à toutes les structures, quel que soit leur secteur d’activité ; ainsi qu’aux particuliers.
Comprendre les scopes du bilan carbone
Introduite par le GHG Protocol (Greenhouse Gas Protocol), la notion de scope permet de différencier les types d’émissions de gaz à effet de serre (GES) en fonction de leur origine et de leur niveau de contrôle par l'entreprise.
Cette approche se révèle cruciale pour établir un bilan carbone précis et exhaustif, car elle permet d’identifier toutes les sources d’émissions, même celles que vous ne maîtrisez pas totalement.
Il existe aujourd’hui trois scopes : chacun couvre des catégories d' émissions spécifiques, allant des plus directes aux plus diffuses.
Scope 1
Le scope 1 concerne les émissions directes de gaz à effet de serre produites par les activités que vous contrôlez.
Concrètement, cela inclut toutes les émissions provenant de la combustion de combustibles fossiles dans vos installations (chaudières, générateurs, fours, etc.), ainsi que les émissions liées à votre flotte de véhicules. Il est donc relativement facile à identifier et à mesurer.
La réduction des émissions du scope 1 passe par des actions comme l’amélioration de l’efficacité énergétique de vos infrastructures, la transition vers des véhicules électriques ou la limitation des fuites dans vos systèmes de refroidissement.
Scope 2
Le scope 2 regroupe les émissions indirectes liées à votre consommation d’énergie.
Ici, il s’agit des émissions générées par la production de l’électricité, de la chaleur ou de la vapeur que vous achetez et utilisez dans vos installations. Bien que vous ne produisiez pas directement ces émissions, elles sont comptabilisées dans votre bilan carbone, car elles découlent de votre consommation énergétique.
Afin de réduire votre empreinte carbone liée au scope 2, plusieurs solutions existent : opter pour de l'électricité d'origine renouvelable, investir dans des panneaux solaires ou encore améliorer l’efficacité énergétique de vos équipements.
Scope 3
Le scope 3 est sans doute le plus vaste et le plus complexe à appréhender. Il couvre l’ensemble des émissions indirectes qui ne sont pas directement liées à votre consommation d’énergie, mais qui découlent de vos activités tout au long de votre chaîne de valeur.
Cela inclut par exemple les émissions des produits que vous achetez (matières premières, biens intermédiaires) ; celles liées aux transports (de vos fournisseurs ou de vos clients) ou à l’utilisation de vos produits ou services, et même aux déchets générés par votre activité.
Le scope 3 est généralement celui où se concentrent les émissions les plus importantes, mais aussi les plus difficiles à mesurer, car elles impliquent des acteurs externes à votre entreprise.
Comment classer les émissions selon les scopes ?
Classer les émissions dans les bons scopes reste une étape essentielle pour obtenir un bilan carbone précis et exploitable.
Pour commencer, il est important de cartographier vos activités.
Quelles sont vos sources d’énergie ? Quels types de combustibles utilisez-vous ? Avez-vous des installations industrielles ?
Si vous avez des émissions liées à l’utilisation de combustibles fossiles ou à la production d’énergie dans vos locaux, elles iront directement dans le scope 1.
Il vous faudra ensuite évaluer votre consommation d’énergie pour le scope 2.
Une analyse de vos factures devrait vous permettre d’établir rapidement une estimation des émissions indirectes liées à cette consommation.
Enfin, pour le scope 3, c’est une analyse approfondie de vos relations avec les parties prenantes qui s’impose.
Vous devez examiner l’ensemble de votre chaîne d’approvisionnement, les transports utilisés, l’impact de l’utilisation et de la fin de vie de vos produits.
Comment réaliser un bilan carbone ?
Si le processus peut sembler complexe au premier abord, le suivi d’une méthodologie dédiée vous aidera à obtenir un bilan carbone complet et pertinent.
Les étapes clés pour réaliser un bilan carbone
- Définir le périmètre d’analyse
Avant de commencer, il est essentiel de définir le périmètre de votre bilan carbone : vous devez ici déterminer quelles activités de votre entreprise seront prises en compte.
Il existe trois types de périmètres à établir : le périmètre temporel ; le périmètre organisationnel (les sites, filiales ou divisions concernés) et le périmètre opérationnel (les types d’émissions à inclure : scopes 1, 2 et 3).
Bon à savoir : pour un bilan carbone efficace, il est conseillé d’opter pour un périmètre le plus large possible, incluant au moins les deux premiers scopes.
- Collecter les données
Si cette étape est sans doute la plus laborieuse, elle reste cependant la plus importante.
Afin de mener à bien cette approche analytique, vous devrez recueillir des informations détaillées sur toutes vos sources d’émissions : consommation d’énergie, carburants utilisés, déplacements professionnels, transport de marchandises, etc. Ces données doivent être précises et quantifiables pour que le calcul de vos émissions soit fiable.
Il est essentiel de bien structurer cette collecte en vous appuyant sur des documents existants tels que vos factures d’énergie, rapports d’exploitation, relevés de consommation de carburants et autres données opérationnelles.
Une bonne collaboration avec vos équipes internes et vos partenaires externes (fournisseurs, sous-traitants) sera nécessaire pour obtenir toutes les informations requises.
- Calculer les émissions de GES
Une fois les données collectées, l’étape suivante sera de calculer vos émissions de gaz à effet de serre.
Ce calcul repose sur des facteurs d' émission, qui permettent de convertir les données d'activité (comme les kilowattheures d’électricité ou les litres de carburant consommés) en tonnes équivalentes de CO2 (tCO2e).
Pour simplifier cette étape, il existe des outils spécifiques (voir plus bas) qui vous permettent de réaliser ces calculs de manière automatisée en intégrant chaque facteur d' émission.
Vous obtiendrez alors une vue d'ensemble de votre empreinte carbone, classée par scope.
- Identifier les leviers de réduction
Il sera enfin temps d’analyser les résultats pour identifier les leviers de réduction.
Quelles sont les sources d’émissions les plus importantes ? Quels changements pouvez-vous mettre en place pour les réduire ? Transition vers les énergies renouvelables, travaux d’isolation ou de rénovation des systèmes de chauffage, adoption d’éco-gestes pour la sobriété énergétique, réduction des déplacements, gestion optimisée de la chaîne d’approvisionnement… Les options sont nombreuses et doivent être adaptées au profil de votre entreprise.
Le bilan carbone ne doit pas être une simple photographie de votre situation actuelle : il s’agit d’un véritable outil stratégique pour orienter vos actions futures.
Une fois le bilan réalisé, fixez-vous des objectifs de réduction à court, moyen et long terme, et mettez en place un suivi régulier pour mesurer les progrès.
Vous pouvez par exemple vous engager à recalculer votre empreinte carbone chaque année afin de suivre vos efforts de réduction et ajuster vos actions si nécessaire.
Outils et ressources nécessaires
Pour mener à bien votre bilan carbone, vous aurez besoin d’un certain nombre d’outils et de ressources. Heureusement, il existe aujourd’hui de nombreuses solutions pour vous accompagner dans cette démarche.
- Outils de calcul du bilan carbone
Il existe plusieurs logiciels et plateformes en ligne spécialisés dans le calcul des émissions de GES.
Parmi les plus utilisés, on retrouve évidemment le site Bilan GES de l’ADEME, mais aussi ceux de l’organisation Global Climate Initiatives ou du GHG. Ces outils vous permettent d'automatiser les calculs en fonction des données que vous renseignez et d'intégrer les facteurs d' émission appropriés.
- Ressources documentaires
Pour assurer la fiabilité de votre bilan, vous devrez vous appuyer sur des ressources méthodologiques ou des guides sectoriels.
La Base Carbone ® (désormais Base Empreinte) est une base de données publiques de facteurs d'émissions nécessaires à la réalisation d'exercices de comptabilité carbone. De la même façon, l’ABC (Association pour la transition Bas Carbone) propose un précieux référentiel d’analyse pour toute procédure de mise en conformité avec la méthode officielle.
- Expertise externe
Si vous ne disposez pas des ressources internes pour réaliser un bilan carbone complet, vous pouvez faire appel à des consultants spécialisés, comme le cabinet Sami. Ces experts peuvent vous accompagner tout au long du processus, depuis la collecte des données pour votre audit énergétique, jusqu’à l’analyse des résultats et la mise en place d’un plan d’action.
Procédures de publication et de validation
Une fois le bilan carbone de votre activité réalisé, il vous faudra enfin le partager.
Avant toute publication, il est cependant essentiel d’en faire valider les résultats en interne, notamment par vos services financiers et opérationnels, afin de s’assurer que toutes les données ont été correctement collectées et calculées. Pour une démarche encore plus rigoureuse, vous pouvez par ailleurs solliciter une vérification externe par un organisme indépendant spécialisé.
La transparence incarne ensuite une valeur clé dans toute démarche écoresponsable. Le fait de publier votre bilan carbone montre à vos clients, partenaires et parties prenantes que vous prenez au sérieux votre impact environnemental.
En plus de l'enregistrement officiel, vous pouvez donc intégrer les résultats dans vos rapports annuels ou dans vos communications RSE ; mais aussi publier le document sur votre site internet, afin qu’il soit accessible au plus grand nombre.
Quels sont les coûts associés au bilan carbone ?
Le budget à prévoir pour la réalisation d’un bilan carbone dépend principalement de la complexité des opérations et du nombre de sources d’émissions à analyser.
Coûts pour les PME et TPE
En moyenne, pour une PME ou une TPE, le coût d’un bilan carbone réalisé en interne se situe entre 2 000 et 5 000 euros. Ce chiffre inclut la collecte des données, l’utilisation d’un logiciel de calcul et une première analyse des résultats.
Si vous choisissez de vous faire accompagner par un consultant externe, les frais peuvent grimper jusqu’à 10 000 euros.
Toutefois, il est possible de limiter ces coûts en utilisant des outils gratuits ou peu coûteux.
Estimation du coût pour les grandes entreprises
Pour les grandes entreprises, le coût d’un bilan carbone est souvent plus élevé, car la structure des activités est plus complexe et nécessite une analyse plus approfondie.
En général, pour une grande entreprise, le coût d’un bilan carbone peut osciller entre 20 000 et 50 000 euros. Ce budget comprend une coordination accrue pour centraliser toutes les informations nécessaires, de même que le recours à un accompagnement externe.
Bien que les coûts puissent sembler élevés, il est important de considérer le retour sur investissement.
Un bilan carbone bien réalisé peut en effet permettre à l’entreprise de réaliser des économies en optimisant ses processus, en réduisant sa consommation d’énergie et en anticipant les réglementations futures.
Optimisation des coûts et subventions disponibles
Il existe toutefois plusieurs moyens d’optimiser les coûts liés à la réalisation d’un bilan carbone. Voici quelques pistes pour alléger la facture :
- Internalisation du processus : vous pouvez réduire considérablement les coûts en formant vos équipes internes à la réalisation du bilan carbone. De nombreux organismes, comme l’ADEME, proposent des formations spécifiques pour que vos collaborateurs puissent piloter la démarche en interne. Cette solution permet de limiter les frais de conseil et d’autonomiser l’entreprise sur le long terme.
- Utilisation d'outils gratuits : des outils en ligne gratuits permettent d’obtenir une estimation de vos émissions, comme les calculateurs de la fondation GoodPlanet ou de la plateforme Myclimate.org. Ecotree et Hellocarbo proposent également des logiciels pour un bilan carbone simplifié
- Subventions et aides publiques : en France, de nombreuses subventions et aides publiques sont disponibles pour accompagner les entreprises vers la décarbonation. Parmi elles, le Diag Decarbon’Action, géré par Bpifrance et cofinancé par l’ADEME, offre un accompagnement personnalisé pour la réalisation d’un bilan carbone. Le dispositif Tremplin, toujours financé par l’ADEME, ou les Certificats d’Économie d’Énergie (CEE) peuvent aussi vous aider
- Partenariats avec des associations sectorielles : de nombreuses industries disposent de groupements ou d’associations qui encouragent la transition écologique et offrent un accompagnement à prix réduit pour la réalisation de bilans carbone. En rejoignant ces initiatives sectorielles, vous pourrez mutualiser les coûts et bénéficier d’expertises adaptées à votre domaine d’activité
Quels sont les avantages d’un bilan carbone robuste ?
Le bilan carbone se définit comme un véritable levier stratégique, qui peut transformer la façon dont votre entreprise est perçue, tant en interne qu’en externe.
Renforcement de l’image de marque
Aujourd’hui, les consommateurs, les partenaires et les investisseurs sont de plus en plus exigeants en matière de responsabilité environnementale.
Un bilan carbone complet et transparent reste une excellente façon de renforcer votre image de marque, votre crédibilité et votre réputation, tout en démontrant votre engagement envers le développement durable.
De plus, en communiquant de manière proactive sur vos efforts pour réduire votre empreinte carbone, vous montrez que votre entreprise prend ses responsabilités au sérieux.
Une entreprise qui prouve sa prise de conscience environnementale a également plus de chances de se distinguer dans des secteurs où l’impact écologique devient un critère de choix pour les consommateurs.
Création d’un avantage concurrentiel
En prenant les devants pour mesurer et réduire vos émissions de GES, vous montrez également que votre entreprise est en phase avec les tendances émergentes et les attentes des parties prenantes.
De nombreuses entreprises, en particulier celles qui sont impliquées dans des chaînes d'approvisionnement globales, privilégient aujourd’hui des partenaires et fournisseurs qui prennent des mesures concrètes pour limiter leur impact environnemental.
Un bilan carbone robuste peut ainsi devenir un atout commercial, en vous ouvrant des opportunités auprès de clients sensibles aux enjeux climatiques ou soumis à des exigences de responsabilité sociale.
Anticipation des régulations et lois futures
La réalisation d’un bilan carbone robuste permet aussi à votre entreprise de prendre de l’avance sur ces régulations.
En mesurant dès maintenant vos émissions et en mettant en place des actions correctives, vous vous assurez de respecter les nouvelles normes environnementales, y compris au niveau international, avant de subir de potentielles sanctions ou amendes.
En anticipant les obligations futures, vous êtes en mesure de piloter votre transition écologique de manière planifiée et stratégique, plutôt que d’être contraint de vous adapter dans l’urgence.
Amélioration de l’attrait pour les employés
Un bilan carbone robuste ne bénéficie pas seulement à votre image externe ; il a aussi un effet significatif sur votre culture d’entreprise et votre capacité à attirer et fidéliser les talents.
De plus en plus de collaborateurs, en particulier les millenials ou la génération Z, souhaitent aujourd’hui travailler pour des entreprises qui partagent leurs valeurs et s’engagent en faveur de la protection de l’environnement.
En prouvant que votre entreprise s’engage à réduire son impact carbone, vous créez un environnement de travail motivant et valorisant pour vos employés. Ce type d’engagement renforce également le sentiment d’appartenance des équipes.
Réduction des coûts et optimisation des dépenses
Le dernier avantage non négligeable d’un bilan carbone solide est son impact direct sur la rentabilité de votre entreprise.
En identifiant vos principales sources d’émissions, vous mettez en lumière les inefficiences énergétiques ou opérationnelles qui peuvent coûter cher sur le long terme.
Le bilan carbone devient donc un outil précieux pour réduire et optimiser les coûts.
Mesure et suivi des gaz à effet de serre (GES) pour la transition écologique
La clé d’un bilan carbone efficace réside enfin dans la prise en compte des différents types de GES, dans l’utilisation des bons outils de mesure, et dans l’intégration des innovations technologiques qui facilitent ce suivi.
Types de GES à mesurer
Bien que le dioxyde de carbone (CO2) soit le plus connu des gaz à effet de serre, il n’est pas le seul à devoir être pris en compte dans votre bilan carbone.
Comme l’explique le magazine Capitaine Carbone, “dans le cadre des observations sur le changement climatique d’origine anthropique, on s’intéresse à six principaux gaz à effet de serre : le CO2 ou dioxyde de carbone, le méthane ou CH4, l’ozone ou O3, le protoxyde d’azote ou N2O, l’hexafluorure de souffre ou SF6, et les halocarbures HFC et PFC. Tous ces GES participent au réchauffement climatique de la planète.”
Bon à savoir :pour plus de simplicité, notamment dans l’exercice de comparaison des données, le Bilan Carbone® exprime les données collectées en dioxyde de carbone équivalent (CO2e), selon la méthode d’équivalence mise au point par le GIEC.
Utilisation des ratios physiques et monétaires
Pour mesurer les émissions de GES, les entreprises utilisent généralement deux types de ratios : les ratios physiques et les ratios monétaires. Chacun de ces ratios a ses avantages et convient à différents types de données.
- Les ratios physiques mesurent les émissions de GES par rapport à des données tangibles, comme la consommation d’énergie, la production ou la distance parcourue. Ce type de mesure est particulièrement utile lorsque vous avez accès à des informations précises sur vos activités : vous pouvez ainsi calculer vos émissions de CO2 par kWh d’électricité consommée, par litre de carburant brûlé, par tonne de déchets générée…
- Les ratios monétaires mesurent les émissions en fonction du montant d'argent dépensé pour une activité ou un produit. Par exemple, on peut estimer les émissions de CO2 par euro dépensé pour acheter de l’énergie ou des services de transport. Ils se révèlent particulièrement utiles pour calculer les émissions du scope 3, qui inclut les émissions indirectes issues de la chaîne d'approvisionnement, des déplacements des employés ou des produits achetés. Bien que cette approche monétaire soit moins précise que les ratios physiques, elle permet d’obtenir une estimation des émissions dans des cas où les données directes sont manquantes.
Technologies et innovations en mesure des GES
De nombreuses innovations facilitent enfin le suivi des émissions à grande échelle, offrant aux entreprises des moyens plus simples pour mesurer leur empreinte carbone de manière continue et fiable.
- Les logiciels de suivi des GES : ils facilitent la collecte de données, intègrent des facteurs d' émission actualisés et génèrent des rapports détaillés sur les émissions de chaque scope. Souvent compatibles avec d’autres systèmes d’entreprise (comme les ERP ou les logiciels de comptabilité), ils vous permettent de centraliser toutes les informations pour obtenir des estimations précises et en temps réel des émissions de GES.
- IoT et capteurs intelligents : ces derniers peuvent suivre des données en temps réel, comme la consommation d’énergie, l’utilisation de carburants ou encore les émissions de certains gaz spécifiques. Les capteurs IoT sont particulièrement utiles dans les grandes installations industrielles, où ils peuvent surveiller de manière continue les sources d’émissions comme les chaudières, les fours ou les systèmes de refroidissement.
- Blockchain et traçabilité : les technologies de la blockchain, directement corrélées à la greentech, peuvent jouer un rôle crucial dans la traçabilité et la vérification des émissions de GES. En enregistrant de manière sécurisée et transparente chaque transaction liée à l’énergie ou à l’achat de matériaux, les entreprises peuvent suivre de manière précise leurs émissions tout au long de la chaîne de valeur. Cela permet aussi d’assurer la véracité des données, et d’éviter les erreurs ou les fraudes.
- Drones et satellites : pour les entreprises opérant sur de vastes territoires (comme dans les secteurs de l'agriculture ou de la construction), ces objets permettent de mesurer les émissions à très large échelle. Ils peuvent notamment capter des images et des données permettant de surveiller les sources d’émissions difficiles à atteindre, comme les forêts ou les champs, et d’évaluer l'impact environnemental des opérations sur place.
Loin de la simple formalité, le bilan carbone incarne donc un véritable moteur de transformation pour votre entreprise.
Son intégration active dans la stratégie de votre entreprise reste une étape cruciale pour répondre aux enjeux actuels liés aux activités humaines et à leur impact environnemental.
En mesurant vos émissions de gaz à effet de serre et en mettant en place des actions de réduction concrètes de vos consommations énergétiques, vous contribuez activement à la lutte contre le changement climatique, tout en optimisant vos opérations.
En adoptant une approche globale, vous maximisez aussi vos chances de générer un fort impact positif, tant sur l’environnement que sur vos résultats économiques.
Le chemin vers la neutralité carbone ne se fait pas du jour au lendemain, mais chaque étape franchie vous rapproche d’un modèle d’entreprise plus responsable et plus performant. Alors, prêts à relever le défi ?
Visuel de couverture : photo de Marcin Jozwiak sur Unsplash.
